Et si j’étais folle?

Cet article est le premier d'une série de trois et c'est avec un peu de timidité et surtout beaucoup de recul sur ma vie que je décide de vous livrer ce partage.

J'ai vécu, il y a 27 ans, une expérience qui a marqué mon existence et qui a transformé mon mode de pensée ainsi que ma capacité de refleurir ma vie

Le plus grand juge est soi-même

Si je vous dis qu'à l'âge de 22 ans j'ai fait un séjour de 30 jours pour me reposer, me retrouver et surtout pour faire le point sur ma vie, vous devez certainement penser à une île paradisiaque en plein cœur du Golfe du Mexique ou bien une retraite dans un centre énergétique ou bien encore une balade sur les plages majestueuses d'un hôtel 5 étoiles.

Et non rien de tout cela!

Imaginez, à 22 ans, mon super séjour a été dans un hôpital psychiatrique et je me rappelle d'avoir qu'une idée en tête à ce moment : celle de me reposer et de mettre mon cerveau à OFF. Je venais de mettre au monde ma fille et je me sentais tellement loin de mon rôle de mère. Imaginez, ma vie amoureuse prend une débarque et en plus, face au fait de devenir mère qui est habituellement un événement grandiose dans une vie, je me sentais démunie et sans moyens. Je voulais offrir à ma fille le plus beau, le plus grand et je voulais pouvoir goûter chaque moment avec elle.  Seulement, la douleur que je ressentais et le mal être qui m'habitait sont venus jeter un brouillard sur ma vie. Se retrouver en psychiatrie pour une jeune femme et jeune maman de 22 ans est une expérience marquante et surtout un événement que je n'oublierai jamais. Je me rappelle encore de l'odeur des couloirs, de la couleur des murs et surtout du bruit retentissant de la sonnette de la porte dans ce couloir interminable.

Le bruit de la souffrance

C'est sans parler du frottement des pantoufles des patients qui, en traînant leurs pieds sur le parquet ciré des corridors, font planer un bruit qui, à jamais, résonne encore dans ma tête. Ce parcours a été de côtoyer mes limites et ma détresse mais aussi la souffrance des autres qui étaient avec moi lors de ce séjour.

Vous savez, on est bien loin du conte de fée quand on réalise que notre compagne de chambre reçoit, à toutes les semaines, son traitement de lobotomie. OUF!

Bien des gens se sont permis de me juger et de me faire passer pour une folle car un séjour en psychiatrie n'est pas ce qui est le plus valorisé. On se fait traiter de fou, de timbré, d'instable et de déséquilibré, on se fait juger car c'est le dernier endroit que l'on veut visiter. On se fait une idée à partir de ce que l'on entend. Si seulement les gens comprenaient et allaient un peu plus loin dans leurs réflexions. Je me souviens à l'époque à la sortie de mon séjour, une dame me passe comme commentaire : « pauvre enfant » en parlant de ma fille. Je me rappelle comme je me sentais mauvaise mère mais surtout, je me rappelle comme je me sentais honteuse de faire subir cela à ma fille et de ne pas lui offrir le début de vie de rêve dont je rêvais pour elle. Je peux dire aujourd'hui que je me suis sentie bien démunie par moment. Ma convalescence a été longue, j'étais entourée de gens pour m'aider et j'ai pris à cœur toutes les recommandations pour pouvoir m'en sortir et ce le plus rapidement possible.

De sa naissance à ma renaissance

Aujourd'hui, avec le bagage que je possède, je peux dire que cette expérience a été frappante mais aussi je note que cet événement m'a permis, dès le début de ma vie, de me ramener à moi, à commencer à me retrouver afin de mieux répondre à mes besoins et aussi à ceux de ma fille. Car je ne connaissais rien de cette personne qui habitait mon corps. Pour moi, jusqu'à ce moment, ma vie avait été de donner et de performer donc me prendre en main et aller à l'intérieur de moi pour réussir à retrouver un peu de joie dans ma vie n'était pas inné. Je peux dire que j'ai réussi à donner un second souffle à cet événement, j'ai découvert une nouvelle Sylvie, cela m'a permit de faire grandir ma confiance en moi et cela m'a fait prendre conscience très jeune de la détresse humaine et de mon pouvoir sur ma vie.

Ce parcours a marqué ma vie à jamais et fait parti de mon bagage pour donner encore plus d'impact aux motivations qui font grandir ma mission de vie. Cette mission en est d'aider d'autres femmes  et d'autres hommes comme moi à retrouver leur pouvoir personnel et à ralentir le rythme. J'ai découvert en moi une force combattante pour me retrousser les manches et aussi j'ai découvert la force de la vie qui pousse tellement fort en nous malgré le fait que nous voulons lâcher à certains moments. Cela a été un cri dans une certaine nuit d'automne pour donner une nouvelle voix à ma vie par la suite.

J'aimerais beaucoup lire vos commentaires et je suis déjà très heureuse d'y répondre et de pouvoir échanger avec vous.

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